Aujourd’hui on vous propose une petite plongée dans le monde du surf professionnel afin d’essayer de mieux le comprendre.
Les significations des abréviations WSL, WQS et CT, la place du longboard, le déroulé des compétitions,… on va vous expliquer tout ça !
La World Surf League (WSL), le World Championship Tour (WCT), le World Longboard Tour (WLT) et les World Qualifying Series (WQS) :
La WSL a été créée en 1976 sous le nom d’”International Professional Surfers” (IPS), prenant ensuite le nom d’”Association of Surfing Professionals” (ASP) en 1983 et enfin renommée WSL en 2015. Elle est responsable de l’organisation des épreuves qui constituent le WCT ainsi que les compétitions permettant d’y accéder, c’est-à-dire les WQS.
Le World Qualifying Series est donc le circuit de qualification qui permet d’atteindre le WCT, rassemblant les 34 (ou 35 pour 2020) meilleurs surfeurs professionnels et les 17 meilleures surfeuses professionnelles. Par exemple, pour le CT 2020, le top 35 des hommes comprenait les 22 premiers du classement CT 2019, les 10 premiers du QS et trois wildcards (habituellement il n’y a que 2 wildcards mais pour 2020, ils n’ont pas réussi à départager l’italien Leonardo Fioravanti et l’australien Mikey Wright). Chez les filles, le top 17 était composé des 10 meilleures du classement CT 2019, du top 6 du QS et d’une wildcard (l’australienne Tyler Wright).
En 2020 côté français, il y a deux hommes et une femme sur le CT : Jérémy Flores, Michel Bourez et Johanne Defay. A noter que l’américain Kelly Slater (surnommé « King Kelly » du fait de ses 11 titres de champion du monde et de ses plus de 50 victoires sur le circuit d’élite) qui a fêté ses 48 ans était reparti pour un tour sur 2020 !
QUI SONT LES WILDCARDS ?
L’ASP choisit chaque année deux surfeurs et une surfeuse qui n’ont pas été qualifié(e)s lors des autres compétitions. Ces rideurs peuvent ainsi participer aux compétitions du WCT. La plupart du temps, il s’agit de surfeurs et surfeuses qui ont déjà participé au WCT mais qui ont été blessé(e)s au cours de la saison précédente et qui n’ont ainsi pas pu se requalifier. Le plus souvent, les wildcards font partie du team qui sponsorise la compétition ou sont originaires de la région. Ces surfeurs permettent d’apporter de nouveaux défis et visages dans l’élite du CT.
En plus des wild cards permanentes, il y a aussi des remplaçants qui sont choisis pour compléter le tableau s’ il y a des absents.
Petit point sur le World Longboard Tour ou World Longboard Championship Tour :
Le WLT a été restructuré en 2019, une restructuration bienvenue pour les longboardeurs du fait de la visibilité réduite liée au faible nombre d’épreuves inscrites au calendrier. Cela entraînait une exposition médiatique trop restreinte pour bénéficier d’un soutien financier important de la part de sponsors.
Ici aussi et comme sur le modèle du QS, plusieurs étapes sont organisées avant de finir la saison à Taïwan, unique WLC 10 000 (c’est-à-dire que 10 000 points sont attribués au lauréat dans le classement) avec uniquement 24 longboardeurs et longboardeuses.
Les frères Delpero, originaires de Marseille et installés sur la côte basque ont remporté le titre plusieurs fois.
Le circuit Pro Junior quant à lui concerne les surfeurs de moins de 18 ans. A noter que le circuit junior européen passe en France avec deux étapes à La Torche et à Capbreton.
COMMENT S’ORGANISE UN ÉVÉNEMENT ?
Une compétition de la WSL compte plusieurs règles à respecter.
Dès que le sponsor est trouvé et que les moyens financiers sont réunis, l’événement fait partie de l’un des circuits mondiaux (WCT, WQS, WLT). Chaque compétition a un sponsor officiel qui offre un prize money au vainqueur (la somme à gagner est plus ou moins élevée selon le niveau de la compétition). La durée de la compétition dépend du nombre d’inscrits car cela détermine le nombre de heats nécessaires. Le plus souvent, il faut compter 12 jours pour une compétition du CT car, en plus des jours de compétition, il faut prendre en compte les jours de « waiting period », c’est-à-dire ceux où il n’y a pas de vagues et donc pendant lesquels la compétition est suspendue.
ET POUR 2021 ?
En raison du Covid-19, la WSL a modifié le calendrier et le CT 2021 débute ainsi en décembre 2020 à Hawaï (du 4 au 15 décembre avec une épreuve féminine avant le Pipe Masters qui reste comme de tradition du 8 au 20 décembre). La WSL a décidé d’ensuite garder les surfeurs dans le périmètre américain pour deux autres compétitions mixtes qui n’étaient pas prévues au départ : Sunset Beach toujours à Hawaï fin janvier puis Santa Cruz en Californie du Nord.
La WSL a aussi annoncé le spot pour la journée des play-offs, grande nouveauté de cette année. Seront invité(e)s les cinq premiers hommes et les trois premières femmes au classement mondial car la WSL souhaiterait que le/la champion(ne) du monde soit sacré(e) dans l’eau lors de la dernière série de la saison. Après la dernière étape de la saison régulière à Tahiti, le titre mondial féminin et masculin se disputera en Californie à Trestles entre le 8 et le 17 septembre.
Enfin, la WSL a décidé de repousser dans la saison l’épreuve de Peniche (Portugal) programmée au départ en février 2021.
NOTATION, SÉRIES ET PRIORITÉS :
Un heat dure 15 à 20 min et le heat final dure 30 min. Le début d’une série est annoncé par un coup de trompe et un système de panneaux est utilisé : vert pour le début, jaune pour les 5 dernières minutes. La fin de la série est annoncée par deux coups de trompe (après le décompte du speaker) et le panneau est mis en position neutre.
Chaque vague surfée est notée par les juges, sous la responsabilité du chef-juge. Chaque juge met une note allant de 0 à 10 selon des critères complexes. Seules les deux meilleures vagues sont retenues, ce qui donne au final un score sur 20 par heat et pour chaque surfeur.
Pour évaluer la qualité d’une vague, l’échelle de notation peut être traduite en cinq niveaux de qualité :
- de 0 à 1.90 = médiocre
- de 2.00 à 3.90 = acceptable
- de 4.00 à 5.90 = moyen
- de 6.00 à 7.90 = bon
- de 8.00 à 10.00 = excellent
Les juges analysent cinq autres éléments lorsqu’ils regardent la vague du surfeur :
- le flow : la cohérence, fluidité dans les manoeuvres
- le style : l’aisance
- le linking : la qualité des enchaînements, la stabilité et la maîtrise
- l’engagement : la prise de risque, le degré de difficulté et la variété des manœuvres, la puissance et la vitesse affichées lors de l’exécution
- la créativité : le surf innovant sera pris en compte en fonction de la réalité de la prise de risque
En compétition, c’est davantage l’analyse du plan d’eau dont découle le choix de la vague qui est déterminant, et non la quantité de vagues prises.
A savoir : les refus de priorité sont pénalisés par un 0.
En effet, des règles de priorités sont instaurées dans toutes les compétitions professionnelles. Le surfeur qui a la priorité a tous les droits de passage sur la vague qu’il choisit, peu importe sa direction. Le rideur sans priorité ne peut pas partir sur la même vague que celui qui a la priorité sinon il y a interférence. Au début du heat (= série) et une fois que la première vague a été surfée, le premier surfeur à atteindre le line up prend la priorité automatiquement. Celle-ci est indiquée grâce à des disques de couleurs sur la plage. Ce système de priorité permet aux surfeurs d’être plus sélectifs quant à leur choix de vague afin de pouvoir scorer au maximum et ainsi accéder au round (= manche) suivant.
Voilà, on espère que cet article t’as plu et te permet d’y voir un peu plus clair concernant le monde du surf professionnel ! N’hésite pas si tu as des questions, on fera de notre mieux pour y répondre
On te dit à très vite pour le prochain article sur Homie Boards
Sources : olaian, l’équipe, site de la WSL