ORIGINES PRÉ-INCAS :
Il semblerait que l’Histoire du surf ait commencé sur la côte nord du Pérou, lors de la période pré-Inca, sous la culture Mochica. En effet, des dessins représentant des pêcheurs sur des planches de bois et des bateaux en roseaux appelés « caballitos de totora » ont été retrouvés sur des poteries. Ces bateaux en roseaux sont encore utilisés de nos jours par les pêcheurs locaux.
ORIGINES HAWAÏENNES :
Les premières traces du surf hawaïen remontent à 1769. Le marin britannique James Cook aurait été le premier à avoir vu un surfeur aux Îles Sandwich. Toutefois, Cook ayant été tué peu après cette découverte, c’est finalement le lieutenant James King qui fut le premier à écrire dans le journal de bord un passage concernant la pratique du surf telle qu’il avait pu l’observer à Kealakekua Bay (grande île d’Hawaï). King a été surpris de voir que le surf n’était pas uniquement une épreuve d’habileté, mais aussi un amusement pour les pratiquants. Il écrivait en effet que les habitants « semblent ressentir un grand plaisir dans le mouvement que cet exercice donne ».
Dès le XVe, le surf était une pratique courante chez les hawaïens. Ce sport permettait aux chefs de tribus de prouver leur puissance en défiant la mer et ses éléments à l’aide de grandes planches en bois appelées Papa-he-nalu qui mesuraient plus de 5 m et étaient coupées dans un tronc d’arbre. Les Polynésiens quant à eux pratiquaient le surf sous la forme de duels à la suite duquel le gagnant voyait son rang s’élever dans la communauté. Le surf est devenu une réelle activité spirituelle et un sport enraciné dans la religion et la culture hawaïennes.
La pratique a été interdite lors des colonisations par les Américains. Les missionnaires ont également établi leur propre système religieux et économique sur les îles, tout en apportant plusieurs maladies telles que la syphilis. La tradition hawaïenne du surf était ainsi presque totalement perdue à ce moment-là.
ORIGINES DU SURF EN AMÉRIQUE DU NORD – XIXE SIÈCLE
C’est environ un siècle plus tard que le surf a commencé à renaître à Hawaï. Le célèbre écrivain Jack London et le journaliste Alexander Hume Ford se sont rendus à Hawaï en 1907 et y ont rencontré George Freeth, garçon de plage à Waikiki et très bon surfeur. George Freeth a été invité en Californie par Henry Huntington, magnat de l’immobilier de l’époque ayant lu les écrits de Jack London et de Ford. L’homme d’affaires souhaitait faire la promotion du Redondo Los Angeles Railway grâce aux démonstrations de surf de Freeth qui a ainsi été le « Premier homme à surfer en Californie ». En 1908, le trio formé par Freeth, London et Ford a ouvert le premier club dédié au surf à Waikiki, l’Outrigger Canoe Club.
En 1912, c’est Duke Kahanamoku qui fait revenir le surf au premier plan. Ce surfeur hawaïen et nageur olympique est l’un des vrais pionniers de l’histoire du surf. Connu sous le nom de « The Duke », il est souvent considéré comme le père du surf moderne. Il est ensuite devenu une célébrité hollywoodienne et a rendu le surf universellement populaire.
On vous conseille de lire à ce sujet la magnifique BD « In Waves » d’AJ Dungo au sein de laquelle des retours sont souvent faits concernant les origines du surf à Hawaï avec The Duke.
Voici d’ailleurs une vraie photo de The Duke (source : adventure-journal) reproduite en dessin dans la BD… impressionnant !
ORIGINES DU SURF EN AUSTRALIE :
Celles-ci sont très liées à l’apparition des clubs de sauvetage sur les plages australiennes. En 1903, les premières démonstrations de sauvetage ont lieu à Manly Beach. En 1910, le Manly Surf Carnival permettait de montrer aux centaines de spectateurs des exercices de surf et de sauvetage effectués à la fois par des hommes et par des femmes.
En 1914, The Duke est invité dans l’Est australien pour des démonstrations de surf au Feshwater Carnival. Il revient surfer en tandem en 1915 avec Isabel Lethman.
Si le surf tandem vous intéresse, nous avons écrit un article concernant cette pratique, n’hésitez pas à aller le lire !
LES 50’ : LE DÉBUT DE L’HISTOIRE MODERNE DU SURF
Les surfeurs sont de plus en plus nombreux à Hawaï et certaines figures telles que Fred van Dyke, Peter Cole ou John Kelly commencent à surfer des vagues géantes à Makaha ou Sunset Beach. La culture surf se développe également et c’est l’émergence du “flower power”.
Dans les années 60 et 70, le surf se démocratise aussi par le biais de livres de photos et de films de surf comme The Endless Summer.
Au cours des 50 dernières années, le surf a continué d’évoluer. De grandes figures du surf comme Tom Carroll avec son surf agressif ou encore Tom Curren avec ses gros tubes ont petit à petit amené le surf vers un nouveau tournant.
ET EN FRANCE ?
Il faut attendre les années 50 et l’arrivée du réalisateur californien Peter Viertel en tournage sur Biarritz pour son film Le soleil se lève aussi. S’étant fait envoyer sa planche depuis la Californie pour profiter des vagues du sud-ouest sur ses pauses, il éveille la curiosité des locaux.
Ce sont ensuite les tontons surfeurs qui ont utilisé les planches mises au point dans les années 60 grâce à de nouveaux matériaux (fibre de verre, polystyrène) permettant d’avoir des planches plus légères. Ils ont ainsi popularisé le surf sur la côte basque et en particulier sur le célèbre spot de la Côte des Basques. Le basque espagnol Jo Moraiz fonde en 1966 sur cette plage la première école française de surf. C’est également à cette époque que l’inventeur français Georges Hennebutte a l’idée de relier la planche au surfeur grâce à cette chevillère à velcro appelée à l’époque « fil à la patte » et que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de leash.
La France va commencer à avoir une certaine renommée dans le monde du surf grâce à ses spots qui fonctionnent toute l’année et qui ne présentent pas de danger. Finalement, c’est dans les années 80 que la France devient un vrai pays de surf grâce au retour du longboard et à l’arrivée des planches évolutives.
Aujourd’hui, le surf est un sport qui s’est popularisé, notamment grâce aux compétitions mondiales et à des grandes figures du surf actuelles telles que Kelly Slater ou John John Florence. Malgré sa forte médiatisation, le surf a réussi à conserver un état d’esprit proche de celui des pionniers du surf, notamment dans sa proximité avec l’océan et la nature. L’esprit communautaire de ce sport reste également bien ancré sur différents spots autour du monde.